La désillusion de Léa

Le 20 juin dernier, le couple amoureux plus que jamais se lançaient dans un projet bébé. Depuis ce soir là à chaque fois qu'ils faisaient l'amour les deux amoureux ne pensaient qu'à ça, ils espéraient au plus profond d'eux que cela porte ses fruits le plus rapidement possible. L'adjointe au maire attendait avec impatience la date de son potentiel prochain cycle dans l'espoir que celui-ci soit bousculé par une grossesse. Elle n'espérait qu'une chose, un retard de règles.

Nous étions samedi en début d'après midi lorsque la médecin seule chez elle attendait que son mari rentre du travail quand soudain elle sentait qu'il se passait quelque chose, elle comprit rapidement qu'elle avait ses règles. La maman d'Aurore se précipitait alors aux toilettes... au fond d'elle, elle le savait mais une partie d'elle avait encore envie d'y croire... Elle découvrait sans surprise une tache de sang sur sa lingerie elle était triste et déçue de constater que son espoir de maternité s'envolait une nouvelle fois.
L'épouse de Jean-Paul n'arrivait pas contenir ses larmes...

Elle retourne dans le salon avec les larmes aux yeux et s'assoit sur le canapé pour réfléchir à comment l'annoncer à son époux.
Soudain elle entendait la porte s'ouvrir, elle se mouchait et essuyait ses larmes.

C'était Jean-Paul qui rentrait, il voyait sa femme assise sur le canapé avec les yeux rouges et gonflés.

La journée du commandant Boher avait été relativement intense. Aussi comme à son habitude, il était heureux de retrouver la quiétude du foyer familiale par cette fin de journée estivale. Il était qui plus est parvenu à quitter le commissariat plus tôt dans l’unique but de pouvoir profiter de sa femme et de ses filles pour la fin de la journée. Lorsqu’il rejoignit le domicile en revanche, il fut d’abord surpris par le calme qui y régnait. C’était bien trop silencieux pour cette heure avancée de la journée.

Léa? C’est moi… Je suis rentrée ma chérie…

Il se débarassait de sa veste sur le porte manteau de l’entrée avant de rejoindre sa douce, installée au salon. Il embrassait sa tempe avant de réaliser que quelque chose clochait. Les yeux rouges de l’adjointe au maire en disait long. Elle avait pleurer. Inquiet, le policier s'installe près de sa belle avant de questionner

Mon coeur?Qu’est ce qui se passe ça ne va pas? Parle moi ma jolie…

La maman d’Aurore savourait le tendre baiser que son époux lui déposait sur sa tempe, ça lui faisait un bien fou et mine de rien ça lui redonnait le sourire et la force d’en parler avec son homme.

Le père de famille connaissait bien trop sa compagne, il avait ce don de ressentir les joies et les peines de sa femme. Cette fois si il avait senti que quelque chose la rendait triste et il cherchait à comprendre ce qu’il n’allait pas.

Face aux questions et à l’inquiétude de son époux la belle-mère de Lucie levait le voile de toute façon elle ne pouvait rien lui cacher, il était son premier et plus grand confident. C’est alors qu’elle prit une grande inspiration avant de s’élancer.

- Non ça ne va pas…

L’épouse de Jean-Paul avait de plus en plus de mal à contenir ses larmes elle poursuivait en sanglotant.

- J’ai mes règles, j’en veux terriblement à mon corps ! Je n’ai pas réussi à concevoir notre enfant mon coeur… mon désir de maternité s’envole et ça me déchire le coeur.

La médecin en pleure se blottissait dans les bras de son mari pour y trouver du réconfort.

- J’ai mal à l’utérus, j’ai mal au dos, j’ai mal à la poitrine comme à chaque cycle mais cette fois-ci j’ai également surtout très mal au coeur…

Le père de famille senti son cœur se serrer . Voir sa bien aimée dans cet état lui arrachait le cœur . Et lorsqu'il compris la raison de son état émotionnel ce fut son cœur de papa qui prit le pas sur tout le reste. Il ne pourrait certainement jamais se mettre à la place de sa belle mais il pouvait aisément imaginer son mal-être.

– Mon amour... Je suis désolé.. J'aurais certainement pas les mots idéals pour apaiser ta peine . Mais c'est pas grave ma chérie. C'est la première fois qu'on essaie d'accord ? On réessayera encore je te le promets. Tu seras une nouvelle fois maman . Je ne permettrait pas qu'il en soit autrement Léa. D'accord ?

Il serra son épouse contre lui. Séchant ses larmes il embrassait sa tempe.

– On peut pas tous les réussir du premier coup Mh

Rassurée, consolée et apaisée par les mots de son mari, l’adjointe au maire cessa de pleurer.

- Merci mon amour, je suis triste mais dans le fond tu as raison… J’ai arrêté la pilule seulement quelques jours avant nos premiers essais et en soi je savais pertinemment que mon organisme avait besoin de s’adapter à l’arrêt de contraception… En moyenne, les chances d'être enceinte dans le mois qui suit l'arrêt de la contraception restent faibles, il faut souvent attendre quelques cycles pour que l'ovulation et les équilibres hormonaux se rétablissent totalement. Après l’arrêt de la pilule il faut compter en moyenne sept mois à un an pour tomber enceinte… Mais je ne sais pas, bêtement j’avais espoir et à vrai dire je ne suis pas sûre de pouvoir supporter autant d’attente…

La médecin toujours blotti dans les bras de son époux relevait doucement la tête et regardait tendrement son mari dans les yeux tout en laissant apparaître un petit sourire.

- C’est vrai qu’on avait bien travaillé pour Aurore ! Mais tu sais ça m’aurait bien plus de tous les réussir du premier coup. Après c’est vrai qu’à l’époque je n’avais aucune contraception…

La maman d’Aurore faisait les yeux doux à son bien aimé.

- Est-ce que mon mari chéri veut bien me faire un petit massage pour soulager ma douleur au dos et me faire oublier celle que j’ai au coeur ?

Jean-Paul avait été profondément touché par l'émotion de son épouse. Il aurait donné n'importe quoi pour lui éviter cette peine. Il etait cependant conscient qu'un enfant ne se concevait que rarement dès le premier essai. Ils avaient certes eu énormément de chance avec Aurore . Ils allaient devoir patienter un peu plus longtemps cette fois ci. Et ça convenait au père de famille qui serait cependant ravi lorsque la bonne nouvelle tombera.

- Laisse toi, et laisse nous du temps ma jolie. Et je te promets que lorsque ça arrivera on aura à nouveau réussi à concevoir le plus beau bébé du monde. D'accord... En attendant je compte bien évidemment chouchouter mes petites princesses comme il se doit et comme elles le méritent. Avant le massage je te propose de te faire couler un bain. Tu te détends , tu ne penses à rien... Et je m'occupe de tout.

Le patriarche déposait alors un baiser sur la tempe de sa femme caressant ses cheveux durant un long moment.